Dans les �glises des premiers si�cles, ont �t� dress�s au bas du chœur, pour s'adresser aux fid�les, de vastes chaires, des estrades ou des pupitres (ambons) qu'on a pu appeler improprement du nom de "jub�".
Les jub�s ont �t� construits en France � partir du Moyen �ge ; ils �taient destin�s � s�parer le choeur de la nef et comportaient g�n�ralement une tribune pour annoncer la Parole. Un groupe sculpt� de la crucifixion, le plus souvent sur une poutre de gloire, surmontait l’ensemble.
A la fin du XIIe si�cle, la r�forme gr�gorienne triomphe. Elle impose d�sormais que clercs et la�cs, �v�ques et chanoines, cohabitent dans un �difice unique. Les �v�ques veulent alors offrir un large espace, d'une part pour de fastueuses c�r�monies du culte et d'autre part pour un centre de vie de la cit�, lieu des affaires et des jugements.
A partir de la seconde moiti� du XIIIe si�cle, (apr�s 1246 sous Louis IX) l’acte d’union des barons interdit aux �v�ques de juger tous les d�lits (jusqu’alors consid�r�s comme des p�ch�s) et ils furent pri�s de s’en tenir � la juridiction spirituelle ou � celle qu'ils poss�daient comme seigneurs f�odaux. Ils durent se contenter de faire de la cath�dra une �glise �piscopale.
Ils renoncent alors � ces vastes espaces froids et bruyants. A Chartres, entre 1230 et 1240, un jub� est construit dans la cath�drale : il s�parait donc la nef, o� se tenaient les fid�les, du chœur r�serv� au clerg�.