La fa�ade monumentale qui se dresse � l’ouest surprend par sa grande verticalit�, accentu�e par les deux hautes tours qui l’encadrent. Le triple portail qui s’y ouvre est le plus ancien des trois portails de la cath�drale. Il a �t� �rig� vers 1142-1150 et a �t� �pargn� par l’incendie de 1194 qui ravagea la cath�drale romane.
Geoffroy de L�ves, �v�que de Chartres et ami de Suger, avait assist� � la cons�cration du chœur de la basilique saint-Denis en 1144 et, impressionn� par la fa�ade de cette basilique, il fit venir les artistes de Saint-Denis pour travailler � Chartres.
C’est une œuvre tr�s importante de cette �poque car elle est � la charni�re de l’art roman et de l’art gothique et refl�te l’influence byzantine v�hicul�e par les crois�s.
A l’art byzantin, on doit la frontalit� des statues, une certaine sym�trie dans la disposition des sujets et cette fa�on de rendre fid�lement et de mani�re impersonnelle des sujets th�ologiques.
A l’art roman, on emprunte la stylisation des v�tements et de leurs plis, la convention des attitudes�; les bras sont bien coll�s au corps, les plis des v�tements tombent droit. Les visages sont sobres mais les yeux sont immenses, comme p�n�trants, et le regard semble d�passer le visible. Mais le sourire �nigmatique qui flotte sur les visages annonce, lui, l’art gothique. L'adaptation rigoureuse de la statuaire � la structure des portes, l'ampleur et la coh�rence du programme iconographique sont aussi annonciateurs du gothique.
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