Dès la fin du XVIIè siècle, on assiste en France à une grande campagne de restauration des églises gothiques. Ce mouvement, qui concerne notamment le chœur et le sanctuaire, commence à Paris dès 1690 et culmine avec le renouvellement du décor du chœur de Notre Dame de Paris entre 1690 et 1720. Ce mouvement va ensuite toucher toute la province, de la simple église aux plus grandes cathédrales (Auxerre en 1743, Sens en 1745).
A Chartres, les chanoines font démolir en 1763 le jubé qui séparait, depuis le XIIIè siècle, le chœur de la nef.
Le maître-autel
Le projet de réaménagement du chœur est confié en 1766 à l’architecte Victor Louis qui décide de traiter du thème de l’Assomption de la Vierge dans une immense allégorie funéraire : « L’autel se fait tombeau, le tabernacle devient urne, des ornements de bronze comme les cassolettes fumantes appuient ce thème mortuaire tandis que l’imposante statue de la Vierge en gloire dans des nuées soulevées par des anges focalise les regards des fidèles. Le mur revêtu de tentures à pampilles conforte encore cette thématique funéraire par leur dessin proche des éléments de décors provisoires dévolus aux pompes funèbres.»
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Il faut imaginer ce décor avec ses couleurs, ses ors, ses marbres et la lumière (8 vitraux avaient été enlevés et remplacés par du verre de Bohême translucide). Les chanoines avaient souhaité un décor à la mode et lumineux.
Le choeur
Une deuxième tranche de travaux d'aménagement intervient à partir de 1786. Après maintes hésitations, il est décidé de mettre des stalles basses surmontées de bas-reliefs en marbre dont l’exécution est confiée à Bridan : 6 bas-reliefs dans les entrecolon-nements du chœur et 2 adossés aux deux murs de l’entrée du chœur, qui sera fermée par une grille.
La grille et les bas-reliefs qui l’entouraient ont malheureusement été enlevés en 1869. La grille, récemment restaurée, se trouve actuel-lement dans la salle basse du clocher sud à l’entrée de la cathédrale. Les deux bas-reliefs enlevés manquent à la cohésion du programme d’ensemble : Marie monte au ciel à la fin de sa vie parce qu’elle est la mère de Dieu, sans péché et toujours Vierge.
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