La plus ancienne lettre de Fulbert qui soit conserv�e date de 1004. Il �crit � l’abb� Abbon de Fleury et ce texte atteste de sa pr�sence � Chartres. On y apprend que Fulbert est diacre du chapitre cath�dral et qu’il est sans doute d�j� �col�tre (ma�tre) de l’�cole chartraine. Deux ans apr�s, en 1006, il est sacr� �v�que de la ville et se trouve, de ce fait, � la t�te du ��grand dioc�se�� qui s’�tend de Mantes-la-Jolie � Blois. D�s lors, Fulbert va r�v�ler une personnalit� hors du commun.
Il fut d’abord un grand chr�tien, dont le comportement �tait bien �loign� de celui des puissants pr�lats de l’�poque, qui guerroyaient et festoyaient. Fulbert s’�tait forg� un id�al fait de charit�, d’humilit�, de sobri�t� et de chastet�; sa pi�t� �tait grande et sa d�votion � Marie toute particuli�re�: s’il n’institua pas, comme on l’a dit � tort, la f�te de la Nativit�, il lui donna son importance et son �clat. Il s’attacha �galement � d�fendre l’Eglise contre les attaques et les abus de toutes sortes et lutta contre les h�r�sies, n�es parfois parmi ses propres disciples. Fulbert fut tr�s t�t l’objet d’une v�n�ration que transmit la tradition;�son nom �tait cit� dans les litanies dites � Poitiers au XVIIe si�cle, mais Rome n’officialisa jamais son culte.
Fulbert poss�dait un savoir universel. Si le droit juridique n’�tait pas sa pr�occupation premi�re, le droit canon lui fut fort utile dans la gestion spirituelle de son dioc�se. D’apr�s les t�moignages de ses �l�ves, il excella dans l’enseignement des Arts Lib�raux, mais on sait qu’il donna la pr�f�rence � la grammaire et la rh�torique et qu’il eut un grand amour pour la po�sie et la musique. Cette derni�re, qui �tait jusque l� le propre des monast�res, ��rehaussa�� alors ��sa cath�drale d’harmonies religieuses��, dont certaines de sa composition. Il s’int�ressa �galement � la m�decine et �labora des potions et des rem�des, avant que ses charges ne lui soient trop lourdes. Il communiquait tout ce savoir avec une p�dagogie dont la s�v�rit� et la gravit� n’excluaient pas une grande attention et un attachement quasi paternel envers ses �l�ves�: beaucoup de ceux-ci tinrent par la suite un haut rang dans les �coles des autres villes, jusque hors des fronti�res.
Ses connaissances en droit et sa sagesse firent de Fulbert le conseiller des grands de son �poque, tels l’archev�que de Sens et le roi Robert le Pieux ; l’�v�que n’h�sitait pas, si n�cessaire, � leur pr�cher la simplicit� et la prudence dans leurs entreprises.
Fulbert se montra �galement un grand b�tisseur : en 1020, il pr�sida � la construction d'une cath�drale romane sur les ruines de la cath�drale carolingienne qui venait d’�tre d�truite par un incendie. Ce nouvel �difice, disparu � son tour dans le feu en 1194, innovait consid�rablement par l’importance de ses dimensions, et par le fait qu’il reposait sur une crypte immense ou �glise basse, d’une forme et d’une longueur qui resteraient in�gal�es. Cette crypte demeure actuellement le seul t�moin de l’œuvre architecturale de Fulbert.
Au terme d’une vie aux activit�s si diverses, Fulbert connut enfin le repos le 10 Avril 1028, ��le 4 des ides d’Avril��. Il fut enterr� dans le chœur de l’�glise abbatiale de Saint-P�re-en-Vall�e, au cœur de cette ville qu’il avait si bien servie et aim�e.
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