La légende de Notre-Dame de Sous-Terre
Au IXe siècle, l’évêque de Sens découvre les tombeaux de saint Savinien et saint Potentien, il en fait les saints fondateurs de son diocèse, envoyés par les apôtres pour évangéliser, dès le premier siècle, la province dont Chartres faisait partie.
Au XIe siècle, l’évêque Gerbert de Sens fait rédiger par un moine de l’abbaye Saint-Pierre-le-Vif « la Grande Passion », histoire de la fondation de Sens par Savinien et Potentien. Un manuscrit de cette Grande Passion arrive à Chartres au XIIe siècle. Pour les chartrains, ils fondèrent à Chartres la première église consacrée à la mère de Dieu.
Au XIIIe siècle, le recueil des Miracles de Notre-Dame de Chartres n’a qu’un but : démontrer que la Vierge Marie avait choisi l’Église de Chartres qu’elle affectionnait particulièrement puisque la relique de sa chemise y était conservée. Marie devient la « Dame de Chartres ».
Au XIVe siècle, un poète anonyme écrivit « qu'un très ancien comte de Chartres, instruit par prophétie qu’une Vierge donnerait le jour au Rédempteur, lui dressa une statue et lui voua un véritable culte ».
Le mythe de la « Virgini Pariturae » et de la fondation pré-chrétienne de l’église de Chartres est ainsi élaboré.
En 1389, la « Chronique des évêques de Chartres » codifie la légende de la statue d’une vierge qui devait enfanter.
Au XVe siècle, Jean Gerson ajoute que l’ancienne église de Chartres a succédé à un sanctuaire des druides, dédié à la Vierge qui enfantera, référence trouvée dans la « guerre des Gaules » où César affirme que les gaulois avaient coutume de tenir leurs assises dans un lieu consacré, dans le pays des Carnutes.
Notre Vierge chartraine avait trouvé là son origine druidique.
Au XVIIe siècle, ce mythe chartrain voit son apogée grâce à plusieurs écrits, notamment la Parthénie de Sébastien Rouillard, reprise par Claude Savard, Vincent Sablon et A. Pintard.