Sur deux faces des piliers du porche central sont sculptés les vertus et les vices, thème qui revient souvent dans les sculptures des cathédrales à cette époque (voir portail nord).
Elles trouvent tout à fait leur place ici dans cette baie du jugement dernier où l’on voit sur le linteau l’archange saint Michel qui pèse les âmes dans sa balance pour comparer le poids des bonnes et des mauvaises actions. Ces vices et ces vertus sont celles sur lesquelles les âmes seront jugées à la fin des temps.
Jusqu’au XIIIème siècle, les artistes s’inspiraient pour les représenter de la Psychomachie de Prudence. Ces «batailles spirituelles» décrivaient les affrontements d’allégories aboutissant à la victoire du Christ. Puis ce poème perdit peu à peu de sa force créatrice et les vertus personnifiées ne furent plus actives. Déjà au portail nord, le combat avait eu lieu et les vices étaient terrassés au pied des vertus. Ici l’idée de lutte est abandonnée. Les Vertus sont des femmes simplement assises tenant un écu avec leur emblème. Quant aux vices, ils sont en mouvement en dessous de chaque vertu. Emile Mâle dit que « la vertu est donc représentée dans son essence et le vice dans ses effets. » et il précise que : « ces calmes figures nous enseignent que seule la vertu unifie l’âme et lui donne la paix, et que hors d’elle il n’y a qu’agitation »