Au XIIè siècle, pour réagir face à l'hérésie albigeoise, on se plaît à représenter sur les portails des cathédrales le dogme de l'Incarnation.
Dans cette baie, on glorifie la Sagesse incarnée, le Christ. Par delà le fils, on honore Marie, sa mère. Par delà le Dieu fait homme, on valorise toute « sagesse humaine ».
Pour les théologiens du Moyen âge, la nature affirme l’existence de Dieu : elle est théophanie. Le Christ, en devenant homme, s’intègre à ce monde sensible et intelligible, et son Incarnation devient la plus parfaite des théophanies.
Il est le verbe créateur et maintient le mouvement du monde : « en lui était la vie et la vie était la lumière des hommes » St Jean, Prologue.
Il appartient à l’homme de participer à la connaissance et à l’amélioration du cosmos. C’est tout l’objectif de l'école de Chartres qui véhicule, depuis Fulbert, une pensée humaniste. Par la voix de Gilbert de la Porrée et de Thierry de Chartres, on souligne que l'homme est le maître de la nature et doit continuer sur cette terre l'œuvre de Dieu.