Construit de 1198 à 1217, le Portail Nord est certainement achevé en 1224. C’est le dernier érigé des trois portails de la Cathédrale de Chartres.
Le portail royal, vers 1150, annonçait déjà la sculpture gothique même si ses ébrasements sont décorés « de statues-colonnes » qui appartiennent encore à la sculpture romane.
Ce sont des hauts reliefs, qui font corps avec le pilier, car les sculpteurs romans ne connaissent pas la ronde-bosse.
Les statues encore rigides sont dans la continuité de celles de 1150 mais le réalisme apparaît avec les visages de plus en plus expressifs, les mouvements des personnages et la figuration du relief. Au XIIIè siècle, dans le royaume de France, les portails des cathédrales prirent des dimensions gigantesques et leurs sculptures devinrent monumentales ; le portail nord en est un exemple typique. Ce portail a subi un programme de restauration de Mars 2000 à Juin 2002. Les techniques de nettoyage par micro sablage et laser ont permis de redécouvrir de nombreuses traces de polychromie.
Au XIIIè siècle, la composition iconographique d’un portail se rattache, en général, à un même thème et tout concourt à le compléter. A Chartres, on s’est plu à développer dans la cathédrale le thème de l’Incarnation qui met en avant Marie, la mère du Christ Jésus.
Au portail nord, on l’a complété avec le thème de la Rédemption. Si Dieu s’est fait homme, c’est pour sauver l’humanité déchue par la faute d’Adam et Eve. Le Christ est d’ailleurs qualifié de « nouvel Adam ». C’est par sa mort et par sa Résurrection (sa Passion) qu’il apporte le salut, et son sacrifice est rappelé par l’Eglise dans la célébration de l’Eucharistie.
Le Sauveur a pris chair en Marie, c’est l’objet de la baie de gauche. Cette phrase de Fulbert de Chartres résume bien tout ce qui est dit de Marie dans ce portail. Dans ce portail, Jésus et Marie sont étroitement liés.